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Evaluation de la qualité des services de prise en charge clinique des violences sexuelles en RCA juillet 2016 – février 2017

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Par Pr C. Courpotin, Dr E.N. Beyam, Mme Fily Diallo

  1. Contexte et justification Malgré le récent retour à la normalité avec l’élection du chef de l’Etat Centrafricain et l’installation de son gouvernement, le contexte sécuritaire reste fragile et la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire n’est pas envisageable à moyen terme du fait des activités des groupes armés. Cette insécurité constitue un grand facteur de risque pour les femmes et filles exposées aux violences sexuelles.

L’un des impacts majeurs du récent conflit centrafricain de 2013 sur les femmes et les filles est l’accroissement des incidents d’agression sexuelle et de viols. 33% des cas de VBG en 2014 de femmes ont été victimes de viols. En réponse à cette problématique, la communauté humanitaire s’est mobilisée avec l’appui de l’UNFPA pour offrir une prise en charge médicale aux survivant(e)s. Selon les 3 W de janvier 2016, en plus des acteurs publics, 13 acteurs non gouvernementaux fournissent des services de prise en charge médicale. L’appui de l’UNFPA se traduit en dotation de kit post viols et produits sanitaires, ainsi qu’en renforcement des capacités technique des prestataires de services à travers les Sous Cluster GBV et DMU-SR. 60% des sous-préfectures de la RCA disposent d’au moins un service de prise en charge des VBG. Parmi elles 58% ont des services de prise en charge médicale à travers les formations sanitaires, les centres médicaux et les hôpitaux de préfectures appuyés par les Partenaires dont la Croix Rouge Française. L’OMS en tant qu’agence de renforcement de capacité sur les normes a, en matière de GBV, appuyé au renforcement des capacités des acteurs médicaux sur la gestion clinique des viols, contribué à l’élaboration de modules de formations sur la gestion et appuyé le Ministère de la Santé dans le processus de validation du protocole national de prise en charge clinique des viols.

Quant à la Croix Rouge Française elle a fourni une prise en charge médicale aux survivant (e) s de Violences sexuelles et une prise en charge psychosociale aux survivants de VBG Les trois Agences des Nations-Unies, UNICEF, OMS ET UNFPA, dans ce cadre d’un projet conjoint développe une expérience pilote de prise en charge intégrée des survivantes de violences sexuelles à l’Hôpital de l’Amitié et au Centre National de Référence pour les Infections Sexuellement Transmissibles et du Traitement Anti Rétroviral (CNRISTAR) de Bangui. L’ONUFEMME appuie avec la MINUSCA et le PNUD au renforcement des capacités des acteurs de la Police et de la Gendarmerie dans la prise en charge judiciaire des viols. A cet effet elle a appuyé la mise en place de deux Gender-Desk. Une au sein de la gendarmerie et l’autre au sein de la brigade des mineurs. Par ailleurs l’ONUFEMMES vient de conduire deux études sur les VBG qui portaient d’une part sur « l’Etat des lieux de la prise en charge des survivants de violences basées sur le genre en Centrafrique » et d’autre part sur « l’esquisse d’un mécanisme de prise en charge des VBG en République Centrafricaine et son mode de fonctionnement »

Les structures du Ministère de la Santé et du Ministère des Affaires sociales assurent la coordination de la réponse en matière de GBV et une stratégie nationale pour les VBG sera élaborée pour fournir une réponse holistique à la question des VBG en RCA. Malgré les différents efforts qui sont fournis, les défis énormes demeurent en matière de prévention et de prise en charge des violences sexuelles, dans un contexte de relèvement précoce qui nécessite le renforcement des capacités des structures de soins.

Ainsi, les potentiels survivants nécessiteront une prise en charge médicale conforme aux normes de l’OMS.

Au regard de leur mandat respectif en matière de santé de la Reproduction et la lutte contre les VBG, l’UNFPA, l’OMS, la CRF sous le leadership du Ministère de la santé ambitionnent d’étendre la couverture géographique des services médicaux aux survivantes avec un accent particulier sur le renforcement de la qualité. C’est pourquoi dans la perspective de passage à l’échelle, et de l’amélioration des services de prise en charge médicale des survivants, il apparait utile de faire l’analyse de la qualité des prestations médicales offertes. Cette analyse vient compléter l’évaluation des capacités des prestataires de services psychosociaux menée en Aout 2015, et permettra de tirer les leçons et de définir une stratégie d’amélioration des prestations médicales